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CRITIQUES DE BANDE DESSINEES
Tomb of Dracula (1972-1979)
Histoire
    Dracula est vivant, et toujours prêt à assouvir sa soif de sang et de pouvoir sur les humains. Contre lui se dressent le chasseur de vampires Blade, Quincy Harker, sa fille Edith, Rachel Van Helsing, ainsi que Frank Drake, le propre descendant de Dracula...

Commentaire

    Tomb of Dracula est la première série Marvel sortie après la modification du Comics Code qui interdisait le thème d'horreur dans les publications pour enfants. Elle s'inspire du roman Dracula de Bram Stoker, mettant en scène le vampire dans un cadre contemporain (à l'époque de sortie du comic), entouré des descendants des autres personnages du roman. Elle introduit un nouveau personnage, tout à fait moderne, le chasseur de vampire Blade.


    La démarche est intéressante, mais je ne peux pas dire que le résultat m'emballe particulièrement. Le dessin est tout à fait correct, sans être remarquable. La mise en scène est dynamique, parfois un peu à l'étroit pour ce qui est des scènes de combat, mais c'est probablement voulu en vue de la censure qui n'était pas si loin derrière. Les expressions et les postures sont plutôt bien rendues.


    Les histoires sont inégales, allant de l'anecdotique au tragique. Elles se suivent mais ont l'avantage de pouvoir être lues relativement séparément, les personnages fournissant des flash-back pour ceux qui comme moi ont la stupide habitude de manquer des chapitres entiers. La narration est parfois hachée d'une case sur l'autre, par manque de place peut-être, ou de temps. La transition est alors assurée par une voix-off ou un dialogue, ce qui peut devenir un peu lourd à la longue lorsqu'il y a plus de texte que de dessin sur une case. Néanmoins, le véritable problème vient du fait que la série n'a aucun enjeu important : malgré les formidables pouvoirs impliqués, aucun camp ne peut gagner. De ce fait, la série ne peut pas se renouveler et tout ce qui se passe n'est, au mieux, qu'une vague distraction.


    Les personnages s'en ressentent, particulièrement Dracula qui se voit considérablement freiné dans ses actions. En fait, au lieu d'actions, il parle sans arrêt. Il explique ses plans, il se moque, il se vante, il parle tout seul quand il va se coucher, il raconte sa vie, il parle dans le vide, il parle, il parle, il parle. Personne ne peut arrêter la diarrhée verbale du vampire. Si au moins il avait quelque chose d'intéressant à dire... Il répète en boucle ses plans de conquête du monde, qu'il ponctue d'un rire sinistre et de grands gestes théâtraux. Et quand il ne parle pas, il passe son temps à être distrait et faire des petites choses, comme poursuivre une victime isolée dans la campagne, prendre le contrôle d'un bateau de croisière, attaquer un pauvre couple dans la rue... On savait que les vampires avaient tendance à être maniaques au point de compter des grains de riz, ce n'était peut-être pas utile de leur donner un trouble de l'attention. C'est le personnage principal, tout de même !

    Pourtant, en dehors d'être un moulin à paroles, Dracula a des pouvoirs : l'hypnose dont il se sert pour séduire toutes les femmes qui passent, la transformation en chauve-souris, la transformation en chauve-souris, la transformation en chauve-souris... il aime beaucoup se transformer en chauve-souris. Pour frimer, principalement, parce que tout Dracula qui se respecte a un ego gros comme un château gothique. C'est bien ce qui le perd chaque fois, et qui le laisse à la merci de la première secte satanique qui passe. Autant dire que ce Dracula me déçoit un peu, même si je comprends bien pourquoi et comment le personnage en est arrivé là.


    Surprise ! Encore ue chauve-souris !

    Cela dit, c'est une bonne chose que Dracula soit si incompétent à prendre le pouvoir, parce que les chasseurs qui le poursuivent ne valent pas beaucoup mieux, et ce malgré le fait qu'ils soient toujours, TOUJOURS, dans le même train/bateau/village que le vampire (le hasard fait toujours bien les choses). Quincey Harker est un vieil homme, sa fille Edith Harker est mordue et tuée au bout de quelques épisodes, Rachel Van Helsing (qui a pourtant des Cicatrices Cool™) se fait toujours repousser dans un coin, et Frank Drake est le faire valoir de Blade...

    Ah, Blade. Heureusement que Blade est là, assurant à la série son importance dans l'histoire du vampire de fiction. Je ne sais pas s'il est le premier, mais il est en tout cas l'un des premiers chasseurs du genre. Impoli et bagarreur, violent, et pourvu d'une backstory tragique, Blade est probablement un personnage encore empreint de stéréotypes des 70ies, mais il est non seulement un superhéros de couleur, il est aussi ambigu et le seul à être compétent de toute la série. Et ça, même sans savoir qu'il sera joué par Wesley Snipes un jour, c'est déjà excellent.
    Van Kiwing


Couverture


Auteurs
Auteurs : Marv Wolfman

Dessin : Gene Colan, Mike Ploog...



Édition d'origine
Origine : USA
Année : 1972-1979
Éditeur : Marvel Comics


Édition France
Éditeur : Comic Pockets (1974-1979)
Artima Color Marvel Super Star (1980-1983)



Liens
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Vampires, les Enfants de Selene, septembre 2014