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CRITIQUES DE BANDE DESSINEES
Vampirella (de 1969 à 1973)
Histoire
    La planète Drakulon se meurt, brûlée par ses soleils jumeaux. Ses sources de sang se tarissent, condamnant la race de créatures qui s'en nourrissent. Par chance, Vampirella parvient à quitter la planète et arrive sur terre où, à sa grande surprise, le sang ne se trouve que dans les veines des humains. Vampirella se trouve confrontée à la soif, aux vampires terrestres, ainsi qu'aux hordes de fidèles de Chaos, le dieu fou...

Commentaire

    Vampirella est apparue sous les plumes de Forrest Ackerman et de Tom Sutton, en tant que parodie : pour ses premières aventures, le trait était plus rond, plus « mignon », et les histoires pas vraiment sérieuses.



    La mise en place du personnage définitif se fait dans la troisième histoire, Vampirella : Who Serves The Cause of Chaos (1970). Malheureusement, le graphisme ne correspond plus vraiment à la tournure du scénario, jusqu'au cinquième épisode, Vampirella : Carnival of the Damned! qui marque le remplacement de Forrest Ackerman et Tom Sutton par Archie Goodwin au scénario et José Gonzales au dessin.

    Je dois avouer que j'ai grandi avec ce style de graphisme et celui de José Gonzales me « parle » toujours. Les décors, notamment, sont toujours très évocateurs du genre « horreur » ; châteaux en ruine, marécages embrumés, églises satanistes, cimetières... Certes, ses expressions faciales sont un peu figées, particulièrement en ce qui concerne les femmes (on pourrait presque dire qu'elles ont le même visage...), mais il y a quelque chose de poignant dans ses vignettes, même les plus hâtivement dessinées.



    Côté scénario, Archie Goodwin introduit du tragique dans le personnage, avec la destruction de Drakulon et la culpabilité de la soif vampirique. Hélas, privée de l'humour mordant (sans jeux de mots) dont elle fait preuve en tant que présentatrice du journal, Vampirella n'est souvent qu'une jolie poupée qui passe de l'attaque instinctive à la pâmoison de faiblesse... et pas grand chose entre les deux. Sont introduits aussi la famille Van Helsing — le vieux chasseur aveugle Conrad et son fils Adam, aux rôles figés — ainsi que l'illusionniste alcoolique Pendragon aux répliques sarcastiques, et surtout toute la mythologie autour de Chaos, le dieu fou et banni (largement inspirée de Lovecraft). Tout ce petit monde se promène aux quatre coins de la Terre selon le cadre désiré pour l'aventure en cours.



    Jusqu'au Tueur de Rêves, la série est distrayante, mais répétitive et sommes toutes pas très prenante : les méchants ont tous le même livre des Crimson Chronicles (apparemment le dieu fou a un éditeur très actif) et tous vont faire les mêmes invocations, obéissant à la même ambition... qui se retournera contre eux au moment crucial. Cela dit, la lecture ne se force pas non plus (tant qu'on n'en lit pas trop à la suite...), et quelques épisodes contiennent des concepts vraiment intéressants, comme celui du tueur/tisseur de rêves.



    En revanche, les quatre épisodes avec Dracula (scénario de T. Casey Brennan) insistent lourdement sur le thème de la rédemption, et si celui dans le passé nous permet un petit tour sympathique avec les personnages du roman, on est plutôt dans un scénario tristounet qui ne décolle pas. En fait, les personnages deviennent insupportables : Dracula subit une transplantation de personnalité, Van Helsing nous rabâche les oreilles avec son 6e sens, et quant à Vampirella, elle donne l'impression de subir les aventures plutôt que de les vivre, montrant seulement un peu de volonté en insistant pour se promener à moitié nue (quel trait de caractère indispensable...).

    L'humour semble revenir dans le cycle du faux pasteur Jonas (scénario de Steve Englehart), mais l'album s'arrête avant la fin du cycle... dommage! Je vais terminer avec un petit mot sur le graphisme de deux épisodes plus tardifs, que je n'ai pas pu lire en contexte de leur trame scénaristique :



    Vampirella : le Médaillon de Sang, de Bill Dubay (histoire) et Esteban Maroto (dessin). Tout d'abord, le dessinateur espagnol Esteban Maroto apporte une touche européenne dans le graphisme de Vampirella : c'est toujours en noir et blanc, mais le trait est plus souple, plus organique, moins photographique. C'est un peu différent, mais j'adore aussi.



    Vampirella : le Retour, de José Toutain (histoire) et José Gonzales (dessin). Je n'y peux rien, mais j'ai beaucoup, beaucoup de mal avec les couleurs employées dans les Comics. Je ne comprends pas ce besoin de mettre des couleurs fluos qui envahissent le dessin plutôt qu'elles ne l'améliorent. Et malheureusement en voyant les Comics modernes, je dois bien être la seule de cet avis...
    Van Kiwing


Les épisodes de 1969 à 1973 : (et il m'en a fallu, du temps, pour recouper les différentes éditions et magazines etc. pour les lire dans l'ordre!)
  • Vampirella of Drakulon, de Forrest J. Ackerman (histoire) et Tom Sutton (dessin) (dans Vampirella #1, 1969)

  • Le Sang de la terre, de Forrest J. Ackerman (histoire) et Mike Royer (dessin), (Vampirella : Down to Earth! dans Vampirella #2, 1969)

  • Vampirella : Who Serves The Cause of Chaos, de Archie Goodwin (histoire) et Tom Sutton (dessin) (dans Vampirella #8, 1970)

  • Vampirella (L'Épreuve!), de Archie Goodwin (histoire) et Tom Sutton (dessin) (Vampirella : The Testing, dans Vampirella #9 1971)

  • Vampirella : Carnival of the Damned! de Archie Goodwin (histoire) et Tom Sutton (dessin) (dans Vampirella #11, 1971)

  • Vampirella : l'ange noir de la mort, de Archie Goodwin (histoire) et José Gonzales (dessin) (Vampirella : Death's Dark Angel, dans Vampirella #12, 1971)

  • Vampirella : le Rôdeur des Abîmes, de Archie Goodwin (histoire) et José Gonzales (dessin) (The Lurker in the Deep, dans Vampirella #13, 1971)

  • Vampirella : l'île de la chasseresse, de Archie Goodwin (histoire) et José Gonzales (dessin) (Isle of the Huntress, dans Vampirella #14, 1971)

  • Vampirella : La résurrection de papa vaudou!, de Don Glut (histoire) et José Gonzales (dessin) (Vampirella : the ressurrection of papa voudou!, dans Vampirella #15, 1972)

  • Vampirella : la fiancée du chaos, de Archie Goodwin (histoire) et José Gonzales (dessin) (Vampirella : and be the Bride of Chaos!, dans Vampirella #16, 1972)

  • Vampirella : le tueur de rêves ou Vampirella : prenez garde, rêveurs, de T. Casey Brennan (histoire) et José Gonzales (dessin) (Vampirella : Beware Dreamers, dans Vampirella #17, 1972)

  • Vampirella : Dracula est en vie, de T. Casey Brennan (histoire) et José Gonzales (dessin) (Vampirella : Dracula Still Lives!, dans Vampirella #18, 1972)

  • Vampirella : L'ombre de Dracula, de T. Casey Brennan (histoire) et José Gonzales (dessin) (Vampirella : Shadow of Dracula! dans Vampirella #19, 1972)

  • Vampirella : La mort en marche, de T. Casey Brennan (histoire) et José Gonzales (dessin) (Vampirella : When Wakes the Dead! dans Vampirella #20, 1972)

  • Vampirella : le monstre des sables de Chad Archer (histoire), Steve Englehart et José Gonzales (dessin) (Vampirella : Slithers of the Sand! dans Vampirella #21, 1972)

  • Vampirella : l'enfer blanc, de Steve Englehart (histoire) et José Gonzales (Vampirella : Hell from on High dans Vampirella #22, 1973)

  • Vampirella : Bayou Sanglant de Steve Englehart (histoire) et José Gonzales (dessin) (Vampirella : The Blood Queen of Bayou Parish! dans Vampirella #23 1973)

Couverture


Auteurs
Auteurs :
Forrest J. Ackerman
Archie Goodwin
T. Casey Brennan
Steve Englehart...

Dessin : Tom Sutton
José Gonzales



Édition d'origine
Origine : USA
Année : 1969-1983

Éditeur : Warren Publishing


Édition France
Éditeur : Publicness Ed. (magazine)

Autres éditeurs : Édition du Triton (1980), Soleil Ed. (1996)



Liens
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Vampires, les Enfants de Selene, septembre 2014