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CRITIQUES DE FILMS
Dracula Untold
de Gary Shore, avec Luke Evans, Dominic Cooper, Sarah Gadon...

Histoire
    Vlad Dracula règne sur la Transylvanie, alors tributaire de l'Empire Ottoman. Lorsque le sultan exige un tribut de 1000 jeunes garçons, dont le fils du roi lui-même, Vlad décide de se rebeller contre la puissance turque, quel qu'en soit le prix...

Commentaire
    FILM GLOBAL
    HISTOIRE
    (scénario, mise en scène)
    SON
    (musique, bande son)
    IMAGE
    (photographie, lumière)
    EFFETS
    (decors, costumes, speciaux)



    aussi connu sous : Et Encore Un Autre Dracula


    Revisiter la légende de Dracula n'est probablement pas l'idée la plus originale au monde : que reste-t-il vraiment de nouveau à raconter sur la vie de Vlad Tepes et les origines supposées du célèbre vampire ? Combien de possibilités peut-on imaginer pour sa transformation ? On croirait facilement que tout a été déjà dit au moins une fois, si ce n'est quinze.
    Néanmoins, la bande annonce de Dracula Untold piquait tout de même l'intérêt. Hélas, le film est un peu moins piquant.


    118ème congrès annuel du club des Dracula


    Que ce soit clair, la promesse d'un film d'action est assumée et plutôt aboutie, et les scènes de combat sont distrayantes et bien menées.
    La promesse de la photographie est également largement tenue. Les images sont souvent magnifiques : des décors aux costumes, chaque plan est mis en scène, structuré, éclairé et travaillé dans le style semble-t-il de peintures du XVIe siècle. Ajoutez à cela un (lourd) soupçon d'imagerie à la Bram Stoker's Dracula de Francis Ford Coppola, et une caméra dynamique à la Seigneur des Anneaux, et l'on en prend plein les mirettes.


    peut-être que l'hommage est un peu trop évident... mais c'est quand même cool


    Côté effets spéciaux, on sent qu'ils ont misé tout leur argent sur les scènes de transformation en chauve-souris, et avec raison car elles sont vraiment belles et satisfaisantes. Dans l'ensemble le reste n'est pas mal non plus, renforçant la qualité visuelle.


    la vampi-vision n'est pas une nouveauté, mais quand c'est bien fait, c'est bien fait


    Les résultats du casting sont déjà un peu plus mitigés. Pilier central du film, Luke Evans campe bien le personnage de Vlad en monarque guerrier en quête de rédemption, face à des choix impossibles pour sauver son pays. Mais à côté de lui, les personnages secondaires sont fades — pas mauvais, juste très vite oubliés, particulièrement la femme et le fils de Vlad alors qu'ils devraient incarner les enjeux émotionnels essentiels. Dominic Cooper en Mehmed est un choix surprenant ; il n'a pas vraiment l'air à sa place. À moins que ce ne soit l'écriture de son personnage qui ne soit un chouïa trop caricaturale.


    ou bien c'est que je ne vois qu'Howard Stark...


    Charles Dance en vampire aurait pu être fabuleux, s'il n'avait pas été couvert de maquillage et affublé de dents qui l'empêchent de parler. Pourquoi ce choix d'apparence ? Ce n'est pas comme si Vlad développait soudain les mêmes problèmes de peau.
    Et pourquoi lui donner si peu de scènes, pour le ramener à la fin dans le monde moderne ? Cette scène, aussi inappropriée qu'inutile par rapport au reste du film, ressemble plus à une ouverture vers un Dracula Untold 2 : Le Retour Du Vampire Qui Revient À La Fin qu'à une conclusion cohérente de l'histoire.


    vous n'auriez pas un peu d'hydratant ?


    Et l'histoire peine déjà à captiver le spectateur. Le scénario se tient, oui, mais il tente de se démarquer en n'étant pas « juste un film d'action » et en présentant un personnage tragique, Vlad, à travers sa lutte contre sa nature monstrueuse. Or, ce n'est un secret pour aucun spectateur : Dracula va devenir un vampire. C'est même écrit sur l'affiche : « découvrez l'origine de Dracula ». Du coup, et aussi bien jouée qu'elle soit, toute la tension dramatique repose sur un suspense qui n'existe finalement pas. Ou, en tout cas, qui ne tient pas pendant une heure et demi. Résultat : on s'ennuie.


    Bonjour, je suis Vlad, et je suis un Dracula.


    Plutôt que de se concentrer sur la trame creuse de Vlad-devient-un-monstre, on aurait pu suivre de plus près le destin de la famille de Vlad, ou éventuellement dévoiler le mystère de l'identité du vampire de la caverne. Mais non, on se retrouve avec une histoire évidente, qui se prend bien trop au sérieux, et qui traîne en longueur sur des points que l'on devine déjà à l'avance. Pour moi, c'est la raison pour laquelle Dracula Untold ne captive pas : il est à la fois trop ambitieux et trop prudent.


    à quand un Dracula entièrement du point de vue de sa copine, pour changer ?


    Et pour ce qui est d'un quelconque intérêt historique, passez votre chemin : on est ici dans une belle Transylvanie de Fiction (le Vlad III historique était un prince de Valachie), débarrassée des longs conflits de succession entre Vlad et ses frères (et qui ont duré jusqu'à la mort de Vlad III), et bien évidemment le méchant meurt à la fin du combat final comme tous les méchants caricaturaux dignes de ce nom (même si Mehmed est techniquement mort 5 ans après Vlad III). C'est du niveau de Prince of Persia, mais avec des vampires. Cela n'aurait pas été une si mauvaise chose, si l'intrigue en avait valu la peine.


    néanmoins, y'a de quoi rendre Batman jaloux


    En bref, Dracula Untold est un divertissement avec de bons moments, mais qui se veut trop sérieux et reste trop formaté pour vraiment emballer le spectateur.
    Van Kiwing



Affiche


Blocnote

Durée : 92 mn
Origine : USA / Japon
Sortie : 2014



Liens

IMDB
Vampires, les Enfants de Selene, septembre 2015